Fernand et Jacqueline .ca
Nous attribuons le nom Acadia ou Arcadia à l'explorateur italien Giovanni da Verrazzano.201 (1485-1528) qui explora le littoral nord-américain au début du seizième siècle. Deux sources possibles expliquent le choix de ce nom. Certains prétendent que le nom vient des Amérindiens que Verrazzano rencontra lors de son voyage et qui répétaient souvent le mot Quoddy ou Cadie pour désigner le lieu qui les entourait. Une autre hypothèse veut que la beauté de l'endroit porta l'explorateur à se croire en Arcadie de l'ancienne Grèce, genre de paradis terrestre de l'Antiquité
A l'époque de Verrazzano, l'Acadie comprenait tout le territoire depuis le New Jersey actuel jusqu'en Nouvelle-Écosse. En 1548, une carte géographique de Giacomo Gastaldi la situait près du Cap Cod au Massachusetts. Un peu plus tard, un autre cartographe italien, Bolognino Zalttieri, décrivait la Nouvelle-Écosse actuelle comme l'Acadie et ce soixante-dix ans avant que les Français désignent l'endroit ainsi. C'est en 1575 que l'historien français, André Thevet, changea le nom de nouveau à Arcadia.202
Cette carte indique les emplacements principaux mentionnés dans ce document.
Carte de l'Île St-Jean indiquant les emplacement des années 1720.
Après 1713, la France entreprit de raffermir sa présence dans toute l'Acadie. Outre la construction de Louisbourg, elle était résolue d'organiser une colonie sur l'île Saint-Jean qui deviendra en 1799 l'île du Prince-Édouard. Les débuts du peuplement sont lents et en 1728, on n'y dénombrait que 297 résidents permanents. Au cours des années 1740-1750, des centaines d'Acadiens fuyant la Nouvelle-Écosse s'exilèrent sur l'île et la colonie compta plus de 4 000 habitants en 1755.
Les autorités françaises encouragèrent activement les Acadiens vivant sous le pouvoir britannique depuis 1713 en Acadie, ancienne colonie française, à émigrer à l'Île-Saint-Jean. Il incombait au comte de Saint-Pierre, entrepreneur de Normandie et fondateur de la Compagnie de l'Île-Saint-Jean, d'amener les colons à s'installer dans l'île. Le comte trouva cette mission plutôt difficile, car beaucoup d'Acadiens, craignant que la Compagnie de l'île de Saint-Jean exerce son droit et exige un loyer, hésitaient à déménager à l'Île-Saint-Jean.
Le principal village de l'ile était Port-LaJoye, où se tenaient les autorités administratives et militaires, au sud de la baie où se trouve la capitale actuelle de Charlottetown.
Port-la-Joye était l'un des huits premiers établissements acadiens visés par le recensement de 1735. Les sept autres étaient : Havre-Saint-Pierre (l'actuel St. Peter's), Havre-aux-Sauvages (l'actuel Savage Harbour), Trois-Rivières (l'actuel Brudenell Point), Rivière-du-Nord-Est (l'actuel Hillsborough River), Tracadie, Malpeque et Pointe-de-l'Est (l'actuel East Point). Selon le recensement de 1735, on comptait à l'Île-Saint-Jean 162 Acadiens (soit 32 p. 100 de la population) parmi les 432 colons.
Les premiers Acadiens à s'installer à l'Île-Saint-Jean arrivèrent à Port-la-Joye en 1720. Il s'agissait de la famille de Michel Haché Gallant et d'Anne Cormier, les ancêtres des Haché et des Gallant d'aujourd'hui en Amérique du Nord, et de Pierre et Joseph Martin.
Tout porte à croire que Michel Haché Gallant était tenu en haute estime. À son arrivée à Port-la-Joye, il fut immédiatement nommé directeur du port. Dans une lettre qu'il rédigea en 1737, Louis Du Pont Duchambon - nommé plus tard commandant de la forteresse de Louisbourg à l'île Royale (aujourd'hui le Cap-Breton) -, souligna le bon renom de Michel Haché Gallant en ces termes :
[Traduction] Par respect pour les résidents, je ferai tout mon possible pour apporter autant de gens que je peux, car les résidents actuels de Port-la-Joye ne sont pas dignes de mention à l'exception de la famille Galans [sic] qui occupe quatre maisons. Il n'y a presque plus personne. Les gens ont quitté ou quittent, car ils meurent de ne pas avoir assez à manger. Je ne peux comprendre pourquoi nous avons choisi cet endroit comme le principal établissement puisqu'il s'agit de la partie de l'île où la terre et la mer sont improductives. Si c'était un bon endroit, nous pourrions avoir beaucoup de gens pour défricher la terre. Mais sans une telle aide, nous ne pouvons rien faire.
En 1824, six familles acadiennes vivaient à Port-la-Joye, toutes apparentées aux premiers colons Gallant et Martin. Cependant, malgré l'importance stratégique de l'établissement et de sa distinction comme centre administratif de l'Île-Saint-Jean, la majorité des colons acadiens construisirent leur maison ailleurs.
Les noms sur cette carte sont les noms des lieux vers les 1700.
Cette section vous indique l’évolution et les différentes épellations des noms des villes et villages pour mieux nous situé tant qu’au lieux mentionner dans ce document. Ceux-ci inclus les noms anglais, français et d’autres langues.203
Noms d’hier | Aujourd’hui |
---|---|
Acadie, Arcadie | Nouvelle-Écosse (NE) - Nova Scotia (NS) |
Arenas, Île Âponas, Duoron, Îles Margaux, Menquit | Îles de la Madeleine, QC |
Chebouctou | Halifax, NS |
Chedabouctou | Guysborough, NS |
Chinectou, Beaubassin | Amherst, NS |
Cobequid | Truro, NS |
Grande-Baie | Plymouth, NS |
Île Royal | Île du Cap-Breton, NE |
Île St-Jean | Île de Prince Edouard (PE) - Prince Edward Island (PE) |
La Héve, La Have, | La Héve, NS |
Le Coude, La Chapelle, Terre-Rouge | Moncton, NB |
Nipisiquit | Bathurst, NB |
Pentagoët | Pénobscot, Maine |
Petitcoudiac | Hillborough, NB |
La Petite-Rochelle | Ristigouche, QC - Pointe-à-la-Croix, QC |
Pisiguit | Windsor, NS |
Pobomcoup | Pubnico, NS |
Port-Rossignol | Liverpool, NS |
Port-Royal | Annapolis Royal, NS |
Port-Lajoie | Charlottetown, PE |
St-Charles-les-Mines, Grand-Pré, | Minas Bassin, NS |
St. Pierre du Nord | St Peter’s Harbour, PE |
Pour de plus amples noms et information sur les noms d’hier et d’aujourd’hui consulté la page «ACADIAN PLACE NAMES» du site : www.acadian-home.org/places-yesterday-today.html
201 Source : http://cyberacadie.com/index.php?/histoire/L-Origine-du-mot-Acadie.html
202 Source : Histoire Des Acadiens, p.18-19, Bona Arsenault, troisième édition, 2004, Éditions Fides
203 Source : Histoire Des Acadiens, Index des lieux p.479-494, Bona Arsenault, troisième édition, 2004, Éditions Fides
© 2020 | Auteur : Fernand Cormier | Contact cormierf@rogers.com
Version 5.0 - Mise-à-jour :